Rencontre avec Christophe, dit Kris de Bardia. Avec 16 années de voyage en sac à dos à son actif. Kris a fait le tour du monde, dont 3 voyages en trek au Népal au début des années 90’. Puis il s’est arrêté à Bardia, au fin fond du Népal. C’est là qu’il a décidé de poser ses valises. Kris est venu rencontrer l’équipe parisienne de Double Sens. Lors de nos échanges, il nous a fait ressentir ce que c’est, découvrir le Népal de l’intérieur… et vibrer pour un projet environnemental qui a du sens – aussi bien pour l’Homme que pour l’Animal.

Le Népal offre une aventure culturelle remarquable

Népal : 900km d’un bout à l’autre. C’est un pays en escalier avec toute une diversité de climats, d’environnements, d’ethnies. L’ethnie la plus représentée est le peuple Newar, présent dans la région de Katmandou.

Katmandou est un lieu légendaire, d’un magnétisme incroyable. La ville est incontournable, pour sa grande richesse culturelle, teintée d’influences chinoises. Rien que dans cette zone, vous trouvez 11 sites classés au Patrimoine mondial de l’UNESCO ! Des quartiers royaux. Des temples où l’on pratique l’hindouisme, religion majoritaire à 80-85% environ. On y croise des réfugiés Tibétains. Des palais d’or incroyables.

Au Népal, le tourisme culturel se pratique jusqu’à l’ouest à Pokhara, d’où on peut observer les montagnes depuis le vieux centre-ville. Au Népal, l’authenticité ethnique et culturelle est totale. "Parfois même déroutante" nous confie Kris. C’est le cas aussi lorsqu’on s’enfonce dans la jungle. 



Après l'incontournable Katmandou : Bardia, notre spot privilégié hors-piste

La réserve de Chitwan est la réserve la plus réputée, mais aussi la plus touristique. Au sud, Lumbini, lieu de naissance de Bouddha, est plus éloigné, mais assez touristique également.

Lors de son repérage en juin dernier, Aurélien, co-fondateur de Double Sens, a donc privilégié la réserve de Bardia à l’ouest du pays : une région plus reculée et mieux préservée. Le spot est difficilement accessible, tout autour c’est la nature sauvage à l’état pur. C’est un parc national de 968 km2, avec des collines au nord qui font environ 1 000 mètres d’altitude. Passionné par ce paysage mythique, Kris s’explique :

"Imaginez ! Vous êtes sur la plaine, puis lorsque vous montez sur la colline, vous pouvez admirer le mont Everest au loin. Rien autour. A part la Nature."

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Le parc national de Bardia : le royaume du tigre

Le parc national de Bardia est l’un des sanctuaires les plus vierges de tout le pays avec une faune et une flore rares. C’est le territoire du tigre, majestueux, que l’on rencontre à pied, au détour d’une rivière. Ce genre de rencontre qui vous colle des frissons et vous plante, le souffle coupé, face aux bêtes les plus fascinantes de la planète. Le tigre du Népal est l’un des plus marquants. Aurélien, lors de son repérage, s’est retrouvé nez-à-nez avec un mastodonte de cette espèce, paisible près d’une rivière. Il est en effet très rare d’apercevoir un tigre lors d’un trek en pleine jungle, sauf quand on est escorté des guides spécialistes de la réserve de Bardia. Avec eux, la probabilité de voir ces félins à l’état sauvage est plus élevée [1].

"La scène était magnifique, l’eau scintillait avec cette créature en son milieu [2]."



Une équipe engagée dans la protection de la forêt

Arrivés dans cette région, c’est Shree, associé de confiance de Kris, qui accueille nos avoyageurs. Shree est notre interlocuteur privilégié au Népal. Ancien juriste, très respecté par les communautés environnantes, il gère aujourd’hui un écolodge à l’orée de la réserve. Shree est entouré d’un groupe de guides spécialistes du trek en jungle, passionnés par leur région.

Il préside également le Forest Commitee (le Comité de la Forêt), une organisation d’hommes et de femmes engagés dans la protection du parc. Les membres du comité sont élus par les locaux. Ce sont eux qui définissent les familles qui reçoivent les voyageurs ainsi que les répartitions en fonction des besoins. 



Les actions pour la conservation de la forêt de Bardia

Tout autour de la forêt, les communautés locales expriment des difficultés quotidiennes concrètes, comme élever des chèvres tout en redoutant la présence d’un léopard qui rôde… Aujourd’hui encore, certains népalais vivant aux abords de la forêt choisissent souvent de s’allier avec les braconniers. Ils leur fournissent des informations précises leur permettant de repérer et d’abattre un léopard. Les riverains de la forêt y voient un intérêt évident, sauvegarder leur bétail !

Pourtant, c’est tout un écosystème qui est en jeu. Les conséquences de l’extinction d’une espèce sont néfastes pour la biodiversité, et peuvent avoir des conséquences destructrices sur l’ensemble de la chaîne alimentaire. De plus, l’écotourisme (incluant l’activité d’observation des animaux sauvages), qui génère des revenus pour les communautés, s’effondrerait si les léopards, tigres et autres mammifères de la forêt venaient à disparaître. Enfin, c’est porter atteinte à la Nature que de chercher à pulvériser les animaux qui habitent la jungle.



Ces dernières décennies, des ONGs de défense de l’environnement ont alerté les autorités publiques qu’il était temps de protéger les espèces menacées encore visibles au Népal. Le roi népalais a pris conscience des actes de braconnage pratiqués sur des animaux menacés de disparition. Il a décidé de proposer aux meilleurs étudiants en Environnement une bourse d’études pour partir aux Etats-Unis. Le challenge pour ces étudiants : mettre en œuvre, dès leur retour sur le territoire népalais, les techniques de protection des animaux qu’ils ont apprises aux Etats-Unis. Le cas s’applique sur notre pôle d’intervention : le Bardia National Park Buffer Zone.

La Buffer Zone est la zone de friction entre la présence humaine et les animaux. Il faut permettre aux habitants de cette zone d’avoir accès au bois et aux produits forestiers. Une partie de forêt est conservée pour ces besoins par la Community Forest (Forêt Communautaire), gérée par le Comité de la Forêt dont Shree est le Président. Shree connaît toutes les problématiques qui gravitent autour de la conservation. Avec le Comité de la Forêt, il a donc mis en place des projets qui favorisent la compréhension entre l’Homme et l’Animal afin qu’ils puissent cohabiter en harmonie. Nos voyageurs prennent part à ces projets.

L'action solidaire au Népal avec Double Sens : 2 projets d'action concrets

Nos voyageurs vont participer à deux initiatives locales qui ont déjà fait leurs preuves : de février à mai, la culture des plantes aromatiques comme répulsifs à éléphants ; d’octobre à janvier, la fabrication d’enclos permettant de protéger le bétail des prédateurs. De juin à septembre, pas de départs proposés en raison de la saison pluvieuse.

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  • Février - mai : Cultiver des plantes aromatiques servant à repousser naturellement les éléphants

A Bardia, la communauté locale – l’ethnie Tharew – vit, depuis des siècles, de la culture du riz. Les grains sont stockés dans les maisons. Sauf que les éléphants sont très friands de riz. C’est le seul aliment qu’ils adorent mais qu’ils ne trouvent pas dans la nature. Guidés par leur odorat très développé, ils recherchent le riz dans les villages. Ils n’hésitent pas à foncer dans les habitations pour y trouver les précieux grains blancs à manger. Ils peuvent ainsi détruire une maison entière ou réduire à néant un champ de riz ! C’est dangereux pour les populations Tharew, qui risquent à tout moment de perdre leurs maisons… ou leurs plantations, leur seule source de revenu.

Il a donc fallu trouver une alternative pour parvenir à éloigner les éléphants sans pour autant les pourchasser ou les éliminer. La supposition faite est la suivante : si on parvient à tenir les pachydermes à distance des villageois et des cultures, les gens se sentiront plus en sécurité à l’orée de la réserve. Ils seront donc moins tentés de faire appel aux braconniers.

Une solution est envisagée. Les environnementalistes ont découvert que la menthe (comme d’autres plantes aromatiques) est un excellent répulsif pour les éléphants et peut constituer une barrière naturelle efficace ! Par ailleurs, en plus de semer du riz, les Tharew pourront cultiver des plantes aromatiques qui se vendent très bien sur les marchés. Ce projet a déjà été essayé. Et ça marche !



Néanmoins, cette transition soulève des questionnements pour les communautés : "les surfaces sont-elles suffisantes pour cultiver d’autres plants ?" ; "est-on capable de faire autre chose que du riz ?" ; "sachant que c’est une culture qui demande beaucoup de main d’œuvre, est-ce qu’on n’y perd pas à planter la menthe à la place du riz ?".

Par ailleurs, la menthe est très prisée sur le marché, notamment pour en extraire l’huile essentielle. Or le coût de cette huile de menthe est soumis à fluctuation. Le risque d’avoir des revenus plus faibles n’est donc pas inexistant.

Selon Kris, Shree et leur équipe, il faut réussir à convaincre les villageois qu’ils peuvent faire autre chose que du riz, en complément. Sur le pourtour, les plantations de menthe permettront un effet barrage efficace et naturel.

Les voyageurs, sur le terrain, prennent part au projet. Leur séjour permet de financer la main d’œuvre locale et de renforcer l’écotourisme visant à préserver les habitants de la jungle : éléphants sauvages et prédateurs.

  • Octobre – janvier : Fabriquer des enclos anti-prédateurs pour protéger les communautés et lutter contre le braconnage

Il faut pouvoir montrer aux populations locales qu’elles tirent un bénéfice de leurs activités agricoles et d’élevage tout en protégeant le parc national. L’installation des enclos anti-prédateurs leur apporte une sécurité puisque leurs bêtes ne sont plus prises en chasse par les léopards. Par conséquent, les habitants de Bardia renoncent à soutenir le braconnage.

L’éco-tourisme constitue ensuite un complément de revenus. Les retombées économiques sont locales, durables et équitablement réparties entre les familles d’accueil, guides, cuisiniers, chefs de chantiers, etc. Les populations ne craignent plus leur forêt et comprennent tout l’intérêt de vivre en harmonie avec leur environnement et les animaux, y compris les prédateurs.

Expérimenter la vie locale, et bien-sûr, explorer le pays !

Découvrez très nos circuits au Népal ! Une alliance parfaite entre la visite d’un pays légendaire, la quête d’animaux en liberté et la participation à une action solidaire concrète. Un séjour est même couronné d’une ascension douce de l’Himalaya. A faire une fois dans sa vie… mais pas n’importe comment ! En voyageant de manière responsable, bien évidemment.

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[1] Aujourd’hui, on ne rencontre des tigres en liberté que dans 13 pays du monde : Inde, Népal, Bengladesh, Boutan, Thaïlande, Malaisie, Indonésie, Laos, Vietnam, Cambodge, Russie, Birmanie, Chine.

[2] La Quête du tigre, Kris de Bardia


Publié par Gwenaël Le Nohaïc