Comme chaque année, le Bénin s’est rassemblé le 10 janvier dernier pour célébrer la Fête du Vaudou, religion largement répandue dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.

Le Bénin, destination historique de Double Sens, est un pays riche d’une histoire, de traditions et d’un patrimoine culturel uniques. Ce petit Etat d’Afrique de l’Ouest est également connu pour être la terre du vaudou, culte animiste qui imprègne, encore aujourd’hui, l’ensemble de la société béninoise. Pour découvrir ce culte peu ou mal connu en France, rien de tel que de participer à la fête du vaudou qui a lieu chaque début d’année.

Pour en savoir davantage sur cette tradition, Delphin, notre coordinateur à Ouidah depuis les débuts de l’aventure Double Sens, nous a raconté l’histoire derrière cette célèbre fête du vaudou. L’événement est devenu un incontournable pour se rendre compte de la prédominance du vaudou dans la société béninoise. Pour les voyageurs qui ont eu la chance d’y assister, la fête du vaudou est une expérience inoubliable qui mérite d’être vécue !

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Une fête nationale récente

Chaque 10 janvier, le Bénin célèbre la fête du vaudou. C’est là-bas, dans l’ancien royaume de Dahomey, que la religion vaudou a émergé aux XVIIe et XVIIIe siècles. Appelé "vodun" en langue Fon, ce culte est bâti autour des esprits de la nature et des ancêtres. Si la religion est immémoriale, la fête nationale du vaudou est récente ! Instaurée en 1993 par l’ancien président Nicéphore Soglo, elle devient quelques années plus tard un jour férié.

Delphin nous a expliqué l’origine de cette fête, jeune de 26 ans : “Le premier grand festival consacré à l’art et à la culture du vaudou a eu lieu au Bénin en 1993, c’était le Ouidah 92. La diaspora africaine, notamment afro-américaine, s’est déplacée en masse pour se retrouver lors de l’événement mais surtout pour renouer avec ses origines, sa culture et son histoire. Ce retour aux sources a notamment été soutenu par le gouvernement béninois et par l’UNESCO. En dehors de l’aspect “retrouvailles”, Ouidah 92 a permis de mettre en lumière la culture vaudou, méconnue et mal interprétée en Occident. Pendant longtemps, le vaudou a été la source de malentendus terribles, relégué à une caricature du mal par les Occidentaux. Ce festival a donc permis aux adeptes du vaudou de s’exprimer et de réhabiliter leur culte à travers le monde.” C’est suite au Ouidah 92 que le rendez-vous s’est pérennisé en événement annuel.

Delphin nous raconte que cette transition était nécessaire, dans un pays où le vaudou est religion mère : "Alors que toutes les religions étrangères avaient des jours dédiés à leur culte, le vaudou n'en avait pas. Pour rétablir cette injustice, le gouvernement béninois a décidé de faire du 10 janvier la fête nationale du vaudou". 


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Une forte mobilisation chez les Béninois, mais pas seulement !

Depuis, cette célébration est devenue le rendez-vous incontournable des voudounsi, adeptes du vaudou, qui se rassemblent et festoient tous ensemble. À travers des offrandes, des danses enflammées et des animations mouvementées, chaque initié rend hommage à sa divinité. Certains vont jusqu’à entrer en transe pour se laisser habiter par les esprits. Tous ces rites et pratiques sont fièrement perpétués chaque année et suscitent une forte mobilisation dans le pays. Delphin nous explique que “toutes ces cérémonies ont pour objectif d’éloigner le mal du pays.”

Dans cette foule extasiée d’hommes, de femmes et de jeunes enfants, les adeptes sont reconnaissables à leurs pagnes vifs et à leurs parures de colliers et de bracelets colorés propres à chaque divinité. Le rythme du son émis par les tams-tams et les gongs sur lesquels ils dansent est également un indicateur de la divinité célébrée!

“Chaque année, le gouvernement béninois choisit une ville où les manifestations officielles auront lieu. Cette année, elles prenaient place à Abomey, dans le sud du Bénin. Mais cela n'empêche pas les autres villes, même sans représentation gouvernementale, d’organiser de grandes manifestations. Ici, à Ouidah, les célébrations rallient beaucoup de monde, et aussi beaucoup de voyageurs ! Cette année, sur la grande plage de Ouidah, on a compté 10 000 personnes qui se sont rassemblées pour festoyer” nous relate Delphin. La fête du vaudou est effectivement devenue en quelques années un événement touristique majeur au Bénin. De nombreux voyageurs viennent assister, curieux, à ces festivités et se laissent subjuguer par ce joyeux entremêlement de sons et de couleurs.




Un culte ouvert et tolérant

Tout comme les voyageurs, les adeptes d’autres religions sont les bienvenus lors de ce moment de joie et de partage. Delphin décrit le vaudou comme une religion tolérante : “le vaudou cohabite pacifiquement avec les religions étrangères, comme le christianisme et l’islam. Par exemple, à Ouidah, la basilique se trouve face à face avec le Temple des Pythons.” Qu’ils soient chrétiens ou musulmans, beaucoup de Béninois se reconnaissent dans une forme de syncrétisme et pratiquent les rites de leurs ancêtres.

Finalement, Delphin nous explique qu’au Bénin, le vaudou est considéré soit comme une religion, soit comme un élément culturel : “Pour certains Béninois, la fête du vaudou est un événement culturel avant d’être un événement propre à un culte.” D’où cet attachement de la majeure partie de la population béninoise au vaudou, et désormais, à cette fête nationale.

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Revivez la fête du vaudou 2019 à travers les yeux de Yanick Folly, photographe et chasseur d'images béninois :



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Merci à Delphin pour ces précieuses informations sur la fête du vaudou, et merci à Yanick Folly pour ses incroyables photos et vidéo qui nous ont fait voyager !

[1] Bénin : reportage à la fête du "vodoun" de Grand-Popo, RFI Afrique, 11/01/2016

[2] Bénin : la tradition de la "fête du Vodoun", Ouvertures.net, 08/03/2011

[3] Bénin : les mystères du vaudou, Paris Match, 12/02/2018 

Publié par Pauline Jaunet