Aurélien, cofondateur de Double Sens, revient sur son expérience de repérage au Népal. Un voyage riche en découvertes et en rebondissements sous le signe de la préservation de l'environnement au coeur du Parc National de Bardia. 

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EN VOL VERS LA RÉSERVE DE BARDIA AU NÉPAL, pour un tourisme durable.

Juin 2017

6h du matin, cette dernière virgule est déjà frappée sans que le mot matin ne soit encore aligné à l’écran. Je n’ai pas ouvert mon ordi depuis 2 semaines, les mises à jour ralentissent le système. Il se réveille, moins vite que moi qui n’ai plus sommeil depuis plus d’une heure.

Il est près de 10h dans ma tête encore en Asie, j’étais hier à Katmandou et c’est un lundi parfait pour atterrir à Paris ! Aujourd’hui, sans que la moitié des heureux du jour n’en connaisse l’origine, la Pentecôte nous offre à tous une journée ensoleillée ; particulièrement appréciée de mon côté pour digérer le contraste entre la chaîne de l’Himalaya et les rails du RER B.

Tous ceux qui ont la chance de s’envoler de temps en temps connaissent cette sensation à l’atterrissage, une parmi d’autres que je partage avec nos voyageurs. Dès demain, je m’apprête à leur en proposer une nouvelle. Je pousserai la porte du bureau pour retrouver une équipe qui fait tout pour rassembler ces aventuriers en quête de sens vers l’une ou l’autre de nos destinations. Le Népal sera la 15ème !

Les douaniers raffolent des tampons et m’ont déjà dévoré plusieurs passeports depuis 12 ans que l’aventure Double Sens a commencé. J’ai maintenant un passeport spécial « Grand Voyageur », avec plus de pages qui me permettent de m’endormir très régulièrement dans une guesthouse au bout du monde, toujours à me demander où j’ouvrirai les yeux le lendemain.

Ces derniers jours, ma porte donnait sur un jardin qui tombait dans l’eau et j’ouvrais grand les oreilles avant d’ouvrir les yeux... au-delà du chant des oiseaux, derrière mon lit et celui de la rivière, les singes passaient d’une branche à l’autre pour prévenir les cerfs de la présence d’un tigre ou d’un léopard pendant que les éléphants et les rhinocéros broutaient paisiblement. Entre eux et nous, les crocodiles se rafraîchissaient.  




Tout autour du village, des miradors abritent les veilleurs qui se passent le relais pour alerter le voisinage en cas de danger, comme chez Astérix pour prévenir d’une attaque des romains ! Et voilà qu’on m’invite à traverser la rivière, sans potion magique. Avant d’engager nos réflexions vers un tourisme responsable dans le coin, je dois sentir ce qui s’y passe, comprendre comment l’Homme et l’Animal cohabitent et dans quelles limites ils se respectent.

Hors de question d’y aller à dos d’éléphant, je ne suis pas là pour encourager ce type de tourisme. Mon guide attrape une simple perche en bambou et nous voilà partis à pied dans la brousse, en complet kaki. On devine très nettement les premières traces de pattes encore fraîches jusqu’à tomber sur une carcasse. C’est là qu’il me chuchote comment faire face à l’animal dans un périmètre restreint : ne pas lui tourner le dos, ni le fixer dans les yeux, grimper à l’arbre si l’on est pris en chasse, etc. Je l’écoute attentivement tout en m’imaginant la scène où il se retrouve naturellement en haut de l’arbre alors que je ripe encore sur le tronc, avant même d’atteindre la première branche. Je me dis qu’il la devine aussi dans mon esprit, je lui souris et on poursuit, sans autre alternative que de lui faire confiance.

On passe la matinée à sentir la présence de nos amis les animaux. Aucun doute, ils sont tous là, tout proche. On ne les voit pas mais je ne ressens aucune frustration, l’excitation est au sommet au moindre craquement (rien à voir avec la jeep qui nous protège en safari n’importe où ailleurs). La chaleur est écrasante sur l’heure du midi. Plus de 40 degrés où je me laisse glisser profondément dans une sieste à l’ombre d’un arbre, sans trop penser au fauve qui s’y était peut-être déjà prélassé la veille ! 




Nos vies légèrement plus speed ici ne me laissent qu’une seule page pour ne pas vous perdre dans le flux de toutes ces infos qui défilent sur les réseaux sociaux. Trop court pour vous décrire la rencontre incroyable avec un premier tigre, puis un second qui me fixe alors que je ne peux retenir un éternuement, la surprenante balade à distance avec une famille d’éléphants dans une rivière asséchée, le rhinocéros qui se pointe alors qu’on en traverse une autre où le courant file, les dessins de crocodiles sur la rive d’en face, le retour au village sous le tonnerre d’une pluie diluvienne, etc. Ce jour-là n’était pas férié, j’ai travaillé à la sueur de mon front ! 

J’en viens à l’essentiel autour de ce nouveau voyage qui se tiendra aux portes de la réserve très préservée de Bardia. J’étais là-bas avec un naturaliste reconnu dans la région, spécialiste et passionné. Il est membre du « Forest Committee » avec lequel il cherche à préserver l’environnement dans un contexte difficile, notamment sur 2 sujets : les léopards qui se jettent sur les chèvres, et les éléphants qui viennent grappiller dans les rizières et les greniers, sans se soucier de qui ou quoi leur fera obstacle.

Nous allons collaborer sur cette base ! La jungle offre assez de ressources aux prédateurs pour éviter les conflits dans les villages. Très bientôt, nos voyages permettront de financer des abris pour le bétail et des cultures alternatives (menthe, citronnelle, camomille) comme répulsifs pour protéger l’agriculture traditionnelle et les habitants.

Un voyage où l’on s’incline devant la nature, guidés pas les mantras de Bouddha, imprimés sur les célèbres tissus flottants caressés par le vent. A pied, le souffle coupé face aux 2 grands maîtres qui règnent dans ce pays mythique : le tigre du Bengale et la chaîne de l’Himalaya !

Oserez-vous approcher les 2 ? ;)





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Publié par Aurélien Seux