Entre écologie et solidarité, l’Onu fait de 2017 l’année du tourisme durable. Une quête de sens qui séduit toujours plus de voyageurs, les familles aussi. Décryptage et inspirations pour une vraie aventure. 

« Ils ont ça au fond de leurs tripes depuis longtemps. Des quadragénaires qui veulent consommer autrement et transmettre certaines valeurs à leurs enfants. » Antoine Richard, cofondateur de l’agence Double Sens, sent croître depuis quatre ans l’intérêt des familles pour des voyages carrément différents. Aux antipodes du club en bord de plage avec loisirs et buffet à gogo, les séjours en immersion et les chantiers solidaires, sans grand confort et où il faut mettre la main à la pâte, ont la super-cote. « Les familles représentent 35 % de nos clients, alors qu’on n’avait jamais pensé à elles en fondant notre agence il y a dix ans. » Partir quinze jours au Bénin ou à Madagascar en baroudant à la cool, puis consacrer une semaine à un projet solidaire concret, c’est la formule inventée par Double Sens. Des objectifs précis (construire un poulailler, animer un atelier informatique) et le partage du quotidien d’un village, dans un contexte safe, rendent ces aventures humaines accessibles dès 4 ans. L’agence a d’ailleurs été choisie par Air France pour son engagement dans douze pays, du Pérou à la Mongolie. Une vidéo tournée au Cambodge sera diffusée dans les avions pendant six mois, afin d’illustrer le concept de tourisme durable.

FAIRE DU TOURISME UN BIENFAIT POUR L'AVENIR

Cette priorité mondiale, édictée par l’Onu pour 2017, doit faire du tourisme un bienfait pour l’avenir. La durabilité, telle que définie par les organismes internationaux, repose sur trois piliers : l’économie, le social et l’environnemental. Entre 2000 et 2015, on est passé de 674 millions à 1,2 milliard de touristes dans le monde. En quinze ans, deux fois plus de voyageurs ont parcouru la planète, mettant une pression croissante sur les ressources naturelles, la diversité culturelle. Il est temps de retourner la tendance. Cela passe par le soutien à des associations locales ultra-sélectionnées (agricoles, éducatives, écologiques), le séjour dans de petites structures (chambres d’hôtes, auberges, chez l’habitant), la maîtrise de son empreinte sur la nature et ses hôtes. 

Pour voyager durable en tribu, il faut en faire un projet familial, débriefer au retour.

Par Anne-Laure Le Gall


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